Réforme du Contrôle Technique 2018
Comme vous l'avez certainement entendu dans les médias locaux et/ou nationaux, à partir du 20 mai 2018, une directive européenne de 2014 (n° 2014/45/UE) sera appliquée en France.
C'est bien gentil mais ça sert à quoi au juste cette réforme ?
Ces modifications du contrôle technique sont là pour répondre à deux objectifs très clairs :
- Réduire le nombre de victimes d’accidents de la route
- Lutter plus efficacement contre la pollution de l’air et des sols
En effet, la Commission européenne s’est donnée pour but de réduire le nombre de tués sur les routes européennes, ceci passe par l’harmonisation du contrôle technique au niveau européen. Ainsi, tous les états membres ont l’obligation d’appliquer la même réglementation.
D'accord, mais concrètement qu'est-ce qui change ?
Contrairement à ce qu'on a pu entendre dans bon nombre de médias, il n'y a pas 200 points de contrôle supplémentaires !
En effet, comme on le voit sur l'image ci-dessus, on passe de :
- 123 à 133 points de contrôle, soit seulement 10 de plus.
- 453 défauts à 610 défaillances possibles, soit un changement de terme et une augmentation de 157 (et non 200).
- 10 à 9 fonctions contrôlées.
A savoir que l'augmentation du nombre de défaillances possibles permet d'avoir un meilleur niveau de précision dans le diagnostique du véhicule, il sera donc plus détaillé et compréhensible pour l'automobiliste.
J'ai entendu parler d'une immobilisation du véhicule, mais dans quel cas ça va m'arriver et pourquoi ?
Pour expliquer ce point, faisons d'abord un zoom sur le type de défaillance possible :
Il y a donc 3 type de défaillances :
- Mineures : 140 défaillances possibles - Pas de danger, le véhicule peut continuer à rouler, il y a une ou plusieurs réparation(s) à effectuer mais pas de nécessité de faire une contre-visite.
- Majeures : 341 défaillances possibles - Danger possible, le véhicule peut continuer à rouler mais vous avez un délai de deux mois pour réparer le véhicule ET effectuer une contre-visite.
- Critiques : 129 défaillances possibles - Danger immédiat, le véhicule ne peut plus rouler à partir de minuit le jour même du contrôle (hors trajet pour se rendre au garage pour effectuer les réparations nécessaires) et vous avez un délai de deux mois pour réparer le véhicule ET effectuer une contre-visite.
Mais prenons bien en compte le fait que les défaillances critiques sont un danger immédiat pour l'automobiliste voir pour les autres usagers de la route. Cela concerne par exemple une vitesse impossible à enclencher, un siège conducteur mal fixé ou encore un disque de frein cassé. Cela devrait donc rester exceptionnel et seuls 3% des véhicules devraient être touchés.
Hmmm d'accord ! Mais du coup concrètement qu'est-ce qui évolue ? Qu'est ce qui est considéré comme une défaillance critique ?
Les fuites d’huile moteur ou de boîte et les problèmes de corrosion suivant leur emplacement et leur impact sur la rigidité de la carrosserie en cas d’accident seront pénalisées.
De plus, lors du passage du contrôle le serveur central sécurisé du contrôle technique sera intérrogé et si le kilométrage actuel est inférieur à celui relevé lors d'un précédent contrôle un défaut sera signalé. Il ne sera pas soumis à contre-visite mais pourra être précieux pour révéler un compteur trafiqué, comme par exemple en cas de vente.
Voici des exemples de défaillances critiques tirées du site ecologique-solidaire.gouv.fr :
- Absence de liquide de frein
- Disque de frein cassé
- Volant non fixé
- Absence de tout ou partie du pare-brise
- Aucun feu stop ne fonctionne
- Formation d’étincelles au niveau du câblage électrique
- Mauvaise fixation des roues
- Pénétration de fumées ou de gaz d’échappement dans l’habitacle du véhicule
- Absence de plancher
- Siège conducteur non fixé
- Impossibilité d’enclencher une vitesse
- Pas de retour en position repos de la pédale d’embrayage
- Ancrage des ceintures de sécurité arraché
Si j'ai bien tout compris, ça risque de me couter plus cher ?
Difficile à dire mais dans la mesure où la durée du contrôle technique va un peu augmenter en raison des évolutions citées précédemment, une répercussion sur le prix n'est pas à exclure et pourrait-être de l'ordre de 15 à 20%.
Par ailleurs, le nombre de défaillances entrainants une contre-visite ayant augmenté, elles seront certainement plus courantes que par le passé. De plus, celles-ci étant plus longues, elles risquent d'être également plus chères. Ceci entrainera donc potentiellement des frais supplémentaires.
A venir...
- Janvier 2019 : les Fap des diesels devrait être auscultés de plus près
- A partir de 2022 : Le super-test antipollution des “cinq gaz” inscrit dans la Loi de transition énergétique devrait faire son apparition
Quelques conseils...
Source : dekra-norisko et protechnologies